Démissions collectives au Woleu-Ntem : le PDG s’y refuse et dégaine son règlement intérieur

Face à la vague de départs en cascade annoncée vendredi 10 mai par plusieurs figures du Parti démocratique gabonais (PDG) dans la province du Woleu-Ntem, le secrétariat exécutif du parti a réagi ce samedi avec fermeté. Par la voix de sa porte-parole, Darlène Boukandou Nzamba, la formation politique a rappelé que toute démission collective est « irrecevable » au regard de son règlement intérieur.

Dans une déclaration publique au ton mesuré mais inflexible, Mme Boukandou Nzamba a invoqué les articles 53 et 54 du Manuel de procédure de la Commission centrale de discipline et des promotions. Selon l’article 53, « la démission est individuelle et toute démission collective est irrecevable ». L’article 54 ajoute que « tout militant démissionnaire doit déposer sa lettre de démission auprès du secrétaire fédéral de son comité, avec accusé de réception faisant foi ».
Autrement dit, les nombreuses annonces relayées dans les médias et sur les réseaux sociaux ces derniers jours n’ont aucune valeur juridique ou statutaire aux yeux du PDG. « Cette procédure vise à s’assurer que le militant démissionnaire est à jour de ses obligations statutaires, auxquelles il a librement souscrit en adhérant au PDG », a martelé la porte-parole du parti.
Le communiqué de réponse du parti
Dans la foulée, le Secrétariat exécutif a prévenu : toute démission ne respectant pas le cadre réglementaire du parti est « nulle et de nul effet » . Et le PDG de se réserver « le droit d’engager toute action appropriée afin de préserver l’intégrité de son fonctionnement ». Une manière de couper l’herbe sous le pied aux cadres frondeurs, tout en dissuadant d’éventuels suiveurs.
Pour rappel, cette réaction survient après la démission spectaculaire, à la Chambre de commerce de Libreville, de plusieurs anciens dignitaires du régime Bongo, dont l’ex-Premier ministre Daniel Ona Ondo, l’ancien président du Conseil économique et social René Ndemezo’o Obiang, et d’ex-ministres comme Emmanuel Ondo Metogho ou Guy Patrick Obiang Ndong. Ces derniers, désormais tournés vers la majorité présidentielle de la Ve République, affichaient leur soutien au président Brice Clotaire Oligui Nguema.
Le PDG, désormais relégué dans l’opposition, tente ainsi de préserver ses rangs et son autorité face aux vents contraires d’une recomposition politique accélérée.
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